Pourrez-vous faire tout tourner avec votre MacBook M1 flambant neuf ? C’est la question qui revient souvent et nous vous donnons quelques réponses afin de mieux préparer cette transition.
C’est l’actualité de la semaine : Apple lance ses premiers Mac équipés d’une puce ARM. Exit Intel et ses processeurs x86, les futurs Mac seront équipés d’une puce Apple. Quasiment la même qui équipe les iPhone et iPad. D’ailleurs, les premiers benchmarks sont très prometteurs.
Depuis la disponibilité de macOS Big Sur et l’arrivée des premiers Mac M1 commandés, vous êtes nombreux à vous demander si les apps, programmes et logiciels fonctionneront comme avant sur votre nouveau Mac.
Les fameuses versions universelles
Une application universelle est une version binaire native conçue à la fois pour Apple Silicon et Intel. Ce sont donc les classiques programmes et logiciels Mac que vous pouvez télécharger à partir de l’App Store d’Apple ou du Web.
Cette application peut fonctionner sur tous les Mac, qu’ils soient Intel ou Apple Silicon. C’est aux développeurs de créer une version universelle de leur app.
Pour le moment, il y a encore assez peu d’applications universelles prêtes. Du côté du Web, par exemple, Chrome et Firefox ne sont pas prêts. Une version bêta de Chrome fonctionne, mais il faudra encore patienter plusieurs semaines avant d’avoir une version stable à se mettre sous la dent.
Les classiques programmes Mac ont néanmoins rapidement fait la transition : c’est le cas de l’app de calendrier Fantastical, Omnifocus, Things, iA Writer, Ulysses, Armail, Alfred, Slack et ainsi de suite. Il y a aussi de grosses pointures comme Microsoft Office, Affinity, Cinema 4D… On notera cependant l’absence de la plupart des programmes de virtualisation et assez peu d’outils à destination des développeurs : Visual Studio Code, Sublime Text, PHPStorm, Pyhton, OpenJDK…
Cette transition va prendre plusieurs mois. Il est certain que certaines apps et jeux n’auront pas de version universelle, pour diverses raisons.
Nous vous conseillons d’utiliser Does it ARM?, car ce site répertorie les applications universelles. Vous pourrez ainsi rechercher précisément l’application ou le programme que vous souhaitez.
Qu’est-ce que Rosetta 2 ? Est-ce que ça marche ?
Rosetta est l’architecture intégrée d’Apple pour interpréter le code qui n’est pas conçu comme une application universelle. Il exécute ces applications Intel sans que vous ayez à faire quoi que ce soit.
En tant qu’utilisateur, vous n’interagissez pas avec Rosetta 2. Cette sous-couche d’émulation fait son travail dans les coulisses. Les développeurs sont plutôt enthousiastes quant à ses performances car Rosetta 2 convertit une application directement au moment de son installation, créant ainsi une version optimisée ARM de l’application avant de l’ouvrir.
Vous pourrez donc faire tourner vos programmes et jeux, y compris des jeux gourmands comme Shadow of the Tomb Raider. Il y a cependant des exceptions à la règle. Rosetta 2 ne fonctionne pas avec certains programmes, comme les programmes de machines virtuelles. Certaines applications ne tournent d’ailleurs pas correctement avec Rosetta 2. C’est le cas de Chrome, Spotify ou de VLC par exemple.
Transition automatique pour les apps iPhone et iPad
Apple a déclaré que la grande majorité des applications iPhone et iPad fonctionneraient sur les Mac M1. A priori, la plupart de ces apps seront donc disponibles directement sur le Mac App Store. C’est aux développeurs de prendre la décision de retirer leurs apps du Mac App Store, c’est ce qu’a fait Google et Facebook par exemple.
Cependant, cette transition automatique crée un léger problème de compatibilité pour certaines applications. Ce sont les apps qui utilisent des fonctionnalités exclusives aux iPhone telles que la caméra TrueDepth, les accéléromètres, les gestes sur l’écran tactile… Apple conseille aux développeurs de modifier leur code pour rendre leur application compatible ou de choisir de ne pas la distribuer sur le Mac App Store.
La seule exception concerne les applications qui utilisent l’API Core Location. Étant donné que cette API ne fonctionnera pas de manière fiable sur les Mac, qui n’ont pas de GPS, Apple va exclure ces applications sans intervention du développeur.
Apple compte également ajouter des nomenclatures aux applications répertoriées dans le Mac Store : « Conçue pour iPad » et « Non vérifiée pour macOS ».